ENERGIE ET DEMOCRATIE ECONOMIQUE
Résumé
Le réchauffement climatique a bouleversé tous les écosystèmes et risque de mettre en péril la vie terrestre. Pour endiguer ce phénomène, plusieurs pays ont adopté les conventions COP21, COP22, COP23… COP26, pour un changement de comportent et réduire le taux de pollution atmosphérique par une transition énergétique en faveur des sources énergétiques moins polluantes. La Côte d’Ivoire s’est engagée à augmenter jusqu’à 34 % la part des énergies renouvelables et d’abaisser celle des énergies fossiles de 80% à 66% avant 2020. Elle s’est lancée dans un vaste programme pour fournir de l’électricité aux populations dans tout le pays par la construction de barrages hydroélectriques, de centrales bio-thermiques et de panneaux voltaïques. Malgré ces efforts du gouvernent ivoirien, la prédominance des sources fossiles est avérée. Selon l’Institut Nationale de la Statistique, les populations rurales comme urbaines préfèrent encore les énergies relativement accessibles et polluantes: bois de chauffe, charbons de bois, déchets agricoles. Comment expliquer une telle prévalence des énergies liées au bois ? Dans cette optique, faut-il voir la transition énergétique comme une simple réponse aux impasses écologiques et seulement une volonté de mutation vers une énergie propre? Les mesures étatiques en faveur des énergies propres ont-ils impacter en profondeur les modèles socio-économiques de la population ?
Ce questionnement indique bien que la transition énergétique représente une opportunité majeure pour peser sur l’évolution de nos modèles socio-économiques énergétiques, d’instaurer une démocratie sociale et économique. La sociologie économique est concernée au premier chef par ce débat parce qu’elle partage avec la sphère publique sur la question énergétique, une finalité d’intérêt général à travers le concept de gouvernance démocratique. Il s’agira d’examiner les efforts de l’Etat en relation avec la culture énergétique des populations ciblées par les politiques publiques.
Mots clés : Bois de chauffe, charbon de bois, gaz butane, modèles socio-économiques, démocratie économique.
Abstract
Global warming has disrupted all ecosystems and risks endangering life on earth. To stem this phenomenon, several countries have adopted the COP21, COP22, COP23… COP26 conventions, for a change in behavior and to reduce the rate of atmospheric pollution by an energy transition in favor of less polluting energy sources. Côte d’Ivoire has committed to increasing the share of renewable energy to 34% and to reducing that of fossil fuels from 80% to 66% before 2020. It has embarked on a vast program to provide electricity to populations throughout the country through the construction of hydroelectric dams, bio-thermal power plants and voltaic panels. Despite these efforts by the Ivorian government, the predominance of fossil sources is proven. According to the National Institute of Statistics, rural and urban populations still prefer relatively accessible and polluting energies: firewood, charcoal, agricultural waste. How to explain such a prevalence of wood-related energies? From this perspective, should we see the energy transition as a simple response to ecological impasses and only a desire to change to clean energy? Have state measures in favor of clean energies had a profound impact on the socio-economic models of the population?
This questioning clearly indicates that the energy transition represents a major opportunity to influence the evolution of our socio-economic energy models, to establish a social and economic democracy. Economic sociology is primarily concerned by this debate because it shares with the public sphere on the energy issue, a purpose of general interest through the concept of democratic governance. It will be a question of examining the efforts of the State in relation to the energy culture of the populations targeted by public policies.
Keywords : Firewood, charcoal, butane gas, socio-economic models, economic democracy.